La trilogie est complète, mais cela ressemble plutôt à un début
Nous le connaissions déjà comme l’homme qui peut tout faire : gagner des classiques, sprinter, grimper, rouler contre la montre, jouer les domestiques et même démembrer le peloton, parfois en puisant très loin dans ses réserves, mais souvent avec le sourire aux lèvres.
Avec cette victoire en Italie, Van Aert boucle la boucle. Remporter une étape du Giro était la dernière pièce manquante du puzzle de son impressionnante carrière. Et maintenant, le puzzle est complet. Du moins pour l’instant.
Car ceux qui connaissent un peu Van Aert savent que son appétit est insatiable. Que ce n’est pas le terminus, mais seulement un arrêt. Une pause pour reprendre son souffle, pour applaudir, pour s’émerveiller. Et ensuite : à nouveau à fond.
Un palmarès à vous donner le vertige
En bref :
- 9 victoires d’étape dans le Tour de France, dont certaines légendaires – pensez notamment à ce double passage dans les Alpes en 2022.
- 3 victoires d’étape dans la Vuelta, sur le terrain espagnol où l’asphalte est souvent brûlant sous l’effet de la chaleur et de la concurrence.
- Et maintenant, sa première victoire dans le Giro, sous les couleurs d’une équipe qui, même sans Roglič ou Vingegaard, reste dans une classe à part.
À cela s’ajoutent ses victoires à Gand-Wevelgem, à l’Amstel Gold Race, à la Strade Bianche, à Milan-Sanremo et dans de nombreux championnats belges. Depuis des années, Van Aert est bien plus que « ce coureur de cyclo-cross qui fait aussi du vélo sur route ». C’est un coureur capable de s’imposer sur tous les parcours, en toute saison et face à tous les adversaires.

La tête froide, les jambes en feu
Qu’est-ce qui rend cette victoire au Giro si spéciale ? Le moment. Après un début de saison difficile, des blessures et des doutes tant au sein de l’équipe que dans la presse, il a soudainement remporté cette victoire de caractère. Ce n’est pas un coup de chance, mais un véritable Van Aert : offensif, intelligent et explosif au bon moment. Le genre de course où il ne se contente pas de gagner, mais où il fait aussi une déclaration. Un signal envoyé aux autres : je suis de retour, et je n’ai pas dit mon dernier mot.
Et maintenant ? Tout reste ouvert
À l’approche du Tour de France, il est difficile de prédire ce que Wout va choisir exactement. Mais une chose est sûre : le monde du cyclisme retient son souffle. Va-t-il à nouveau tenter de remporter une étape en France ? Un maillot vert ? Ou… rêvons-nous même d’un classement général ?
Wout Van Aert n’a que 30 ans, il est au sommet de sa forme et il a une équipe qui le soutient. Il reste encore des chapitres à écrire dans son histoire, et après cette victoire au Giro, nous en voulons tous plus.
Van Aert n’est pas un champion. Il est une époque.
Que ce soit sur les pavés flamands, dans un col italien ou entre les pavés parisiens, Van Aert ne roule jamais pour rouler. Il roule pour entrer dans l’histoire. Et c’est ce qu’il fait, encore et encore.