Moris : de bouc émissaire à héros
Personne n’incarne mieux le parcours de l’Union que son capitaine et gardien Anthony Moris. À 33 ans, le Luxembourgeois était déjà là en D1B et restait sur un douloureux souvenir : la saison dernière, ses erreurs en Play-offs lui avaient valu de vives critiques. Ce dimanche, c’est lui qui portait le brassard au moment de soulever le trophée.
« Revanche ? Non », confiait-il ému. « Mais je suis fier de mes prestations pendant ces Play-offs. Et surtout, je suis fier d’être le capitaine de cette équipe. »
Moris a aussi tenu à saluer le travail de son coach, Sébastien Pocognoli, dont la place sur le banc semblait menacée en début de saison. « Il a traversé des moments difficiles, mais il n’a jamais cessé d’y croire. Ce titre, il le mérite autant que nous. »
Un projet solide et cohérent
Ce sacre n’est pas un accident, mais bien le fruit d’un travail méthodique depuis quatre saisons. Depuis sa montée en 2021, l’Union s’est systématiquement mêlée à la course au titre. Et ce malgré des changements de coachs fréquents et le départ chaque été de ses meilleurs éléments. La clé ? Une direction stable et soudée, incarnée par le président Alex Muzio, le CEO Philippe Bormans et le directeur sportif Chris O’Loughlin.
« Le secret, c’est la confiance », assurait Muzio. « Je fais entièrement confiance à Philippe et Chris. Je ne ressens pas le besoin d’intervenir. »
Malgré l’entrée imminente dans une autre dimension financière – avec au minimum 18 millions d’euros garantis grâce à la Ligue des Champions – la direction reste fidèle à sa philosophie.
« Il ne faut pas tomber dans le piège de l’argent facile », prévient Bormans. « On ne changera pas notre cap. Notre force, c’est justement notre humilité. »
Départs en vue malgré le sacre ?
Mais comme souvent ces dernières années, la fête pourrait être suivie d’une vague de départs. Le défenseur japonais Koki Machida est cité comme candidat probable à un transfert. Autre nom évoqué : l’attaquant canadien Promise David, auteur d’un doublé contre Gand, intéresserait Paris FC. Lui, en tout cas, souhaite rester.
« Je veux continuer ici. Mais ce n’est pas seulement ma décision », déclarait-il, sourire aux lèvres.
Enfin, le cas de Sébastien Pocognoli reste flou. Le coach est dans le viseur du RC Lens. Officiellement, aucune décision n’a été prise, mais une communication serait attendue dans les prochains jours.
L’Europe comme nouveau défi
Quoi qu’il arrive cet été, une certitude demeure : l’Union disputera la Ligue des Champions pour la première fois de son histoire. Passer de la D1B au plus prestigieux des tournois européens en quatre ans — c’est une ascension digne d’un film.
L’Union est enfin championne. Mais c’est maintenant, au croisement entre gloire sportive et tentation financière, qu’on verra quel club elle veut vraiment devenir.
