Alors que le jeune Mexicain Isaac Del Toro semblait solidement installé en tête du classement général, le Giro nous a offert un scénario renversant digne des plus grandes pages de son histoire. Relégué à 1 minute 21 du maillot rose au départ de l’avant-dernière étape, Yates a frappé un grand coup dans le terrible Colle delle Finestre, un col mythique de 18,5 km à 9,2 % de pente moyenne, dont les huit derniers kilomètres se dressent sur une piste non asphaltée.
C’est là, sur les hauteurs où il avait perdu le Giro 2018, que Simon Yates a pris sa revanche. D’abord attaqué par Richard Carapaz, il a contre-attaqué de manière tranchante, puis a profité du marquage entre Carapaz et Del Toro, incapables de collaborer efficacement. Résultat : les deux hommes ont explosé dans le final, laissant le champ libre au Britannique pour s’envoler vers la victoire.
À 32 ans, Yates remporte ainsi son premier Giro, en devançant Isaac Del Toro, deuxième à 3 minutes 56, et Richard Carapaz, troisième à 4 minutes 43. Un écart qui ne devrait pas être remis en cause lors de la dernière étape, une parade traditionnelle dans les rues de Rome.
À noter également la performance remarquable de Wout van Aert, fidèle lieutenant de Yates, qui s’est montré précieux tout au long de la course.
Les autres maillots distinctifs
- Maillot bleu de meilleur grimpeur : Il revient à l’Italien Lorenzo Fortunato (XDS-Astana), impérial en montagne avec 140 points d’avance sur son compatriote et coéquipier Christian Scaroni, et plus de 200 points sur le Français Nicolas Prodhomme. Une domination incontestable.
- Maillot cyclamen du meilleur sprinteur : Le Danois Mads Pedersen (Lidl-Trek) s’offre ce classement avec autorité, grâce à quatre victoires d’étape. Il aura survolé les sprints massifs du début à la fin du Tour.
- Maillot blanc du meilleur jeune : Si Del Toro a perdu le rose, il ne repart pas bredouille. Le talentueux coureur de la Team UAE s’adjuge le maillot blanc avec plus de cinq minutes d’avance sur son plus proche poursuivant. Une belle récompense pour celui qui a longtemps rêvé de victoire finale.
Le Giro 2025 aura une fois encore tenu toutes ses promesses : du suspense, des paysages spectaculaires, et un vainqueur de prestige. Simon Yates entre dans l’histoire.
