Icône du tennis mondial, Justine Henin a laissé une empreinte indélébile sur la terre battue. Pourtant, depuis sa retraite sportive en 2010, la septuple lauréate en Grand Chelem a choisi une existence bien différente. À 43 ans, elle coule des jours tranquilles dans le Brabant wallon, entourée de son époux, le réalisateur Benoît Bertuzzo, et de leurs deux enfants. Fini les interviews à répétition et les flashs aveuglants. Désormais, Henin s’épanouit dans des rôles plus discrets, mais tout aussi significatifs : entrepreneuse à la tête de son club de tennis à Limelette, présidente d’une fondation dédiée aux enfants malades… et maman investie, fière d’avoir récemment organisé le spectacle scolaire de sa fille.
Sa reconversion professionnelle semble porter les marques d’un choix mûrement réfléchi. Influencée par sa mère, qu’elle a perdue très jeune, elle voue un profond respect au monde éducatif. « Grâce à elle, j’ai toujours valorisé le rôle des enseignants », confie-t-elle à la presse. Un hommage silencieux, mais constant à une figure maternelle marquante.
Une vie forgée par les blessures du passé
Derrière le palmarès impressionnant se cache une histoire personnelle marquée par les épreuves. Henin a grandi dans une atmosphère endeuillée, entre la perte d’une sœur qu’elle n’a jamais connue et celle de sa mère à l’adolescence. Ce traumatisme a agi comme un moteur, la poussant à se réfugier dans le sport. Sur le court, elle s’imposait une rigueur extrême, s’enfermant dans un rôle de battante solitaire : « Ma casquette était mon armure », dira-t-elle. Une carapace qui l’a aidée à triompher, mais qui lui a aussi valu une réputation de froideur, en contraste avec l’image solaire de sa compatriote Kim Clijsters.

Il faudra attendre 2007 et un accident familial pour que Justine rouvre la porte à ses proches. Son ultime sacre à Roland-Garros, la même année, sera dédié d’ailleurs à cette réconciliation.
Un équilibre retrouvé après les tempêtes
Côté sentimental, Henin n’a pas été épargnée. Son mariage avec Pierre-Yves Hardenne s’est soldé par un divorce douloureux et onéreux : près de 6,5 millions d’euros, un jet privé et un appartement monégasque laissés à son ex-époux. Une parenthèse avec un mannequin sud-africain — escroc à ses dépens — aurait pu la briser davantage. Mais c’est finalement dans la discrétion d’un mariage célébré en Corse qu’elle a trouvé la sérénité. Sa nouvelle vie, axée sur la famille, lui apporte une forme de victoire bien différente, mais tout aussi précieuse : celle de la paix intérieure. Car pour Justine Henin, désormais, la seule chose qui compte vraiment, c’est que ses enfants trouvent leur passion.