Présenté comme une refonte ambitieuse du cyclisme professionnel, le projet OneCycling s’est heurté à un refus net de l’UCI. En cause : un manque de cohérence sportive et une incompatibilité avec les structures actuelles. Un coup d’arrêt certes, mais pas encore un enterrement.
Depuis plusieurs années, un groupe influant du peloton s’active pour redessiner le paysage du cyclisme mondial. À travers OneCycling, les initiateurs espéraient instaurer une Super League regroupant les meilleurs coureurs du globe sur un calendrier remodelé. La promesse : des courses plus spectaculaires, un modèle économique modernisé, et une centralisation des revenus, à l’image des grandes ligues de sport collectif. En gros, il s’agissait de faire basculer le cyclisme dans l’univers du foot ou de la F1.
Dans ce système repensé, les équipes ne dépendraient plus exclusivement des sponsors, mais pourraient bénéficier de recettes issues des droits télévisés ou de la billetterie, aujourd’hui inexistantes dans la majorité des cas. Un soutien financier de poids était d’ailleurs prévu : des investisseurs saoudiens se disaient prêts à injecter 250 millions d’euros dans la machine. Certaines formations de premier plan, telles que Visma | Lease a Bike et Soudal Quick-Step, avaient déjà donné leur accord.
L’UCI ferme la porte… provisoirement
Malgré ce soutien, l’Union cycliste internationale a décidé de ne pas intégrer le projet dans ses calendriers WorldTour et Women’s WorldTour. Réuni cette semaine en France, son Comité Directeur a justifié ce rejet par une série d’incompatibilités avec les normes de gouvernance et les règlements en vigueur. Plus fondamentalement, c’est la logique sportive du projet qui a été remise en question.

Dans son communiqué, l’UCI a salué l’intérêt croissant d’investisseurs pour la discipline, tout en regrettant un manque de cohérence structurelle de OneCycling. La formule telle qu’elle est conçue ne cadre pas, selon l’instance, avec l’équilibre compétitif et les principes fondateurs de l’organisation.
Vers une voie médiane ?
Ce rejet n’est toutefois pas définitif. L’UCI, consciente des enjeux économiques et de l’attrait d’un nouveau modèle, se dit prête à maintenir le dialogue. L’instance propose de travailler avec les promoteurs de OneCycling – et d’autres projets similaires – à l’élaboration d’un calendrier plus international et à une modernisation progressive du modèle économique du cyclisme.
Si la Super League du cyclisme est aujourd’hui en suspens, l’idée de transformation reste d’actualité. La révolution n’aura peut-être pas lieu en 2026, mais les bases d’un changement plus encadré semblent bel et bien posées.