À Paris, la claque a été rude : aucun Belge n’a franchi le premier tour, une première depuis 17 ans. Le symbole le plus cruel ? La déroute de Yanina Wickmayer, sèchement battue 6-0, 6-0 pour sa dernière en simple à Roland. Une débâcle à faire craindre le pire. Pourtant, à peine trois semaines plus tard, l’ambiance a radicalement changé. À Rosmalen, Élise Mertens s’est offert son 10e titre WTA tandis que Zizou Bergs atteignait sa deuxième finale ATP de l’année. Greet Minnen, de son côté, savourait son premier trophée à Birmingham. Un triplé qui n’a rien d’un hasard. C’est le retour du tennis sur gazon qui semble inspirer nos représentants.
Loin de la crise, un simple passage à vide
Malgré les jugements à l’emporte-pièce prononcés après Roland-Garros, le tennis belge n’était pas en crise. En réalité, la saison avait plutôt bien débuté : David Goffin battait Carlos Alcaraz à Madrid, trois Belges figuraient dans le top 100, dont deux dans le top 50. Et les jeunes pousses pointaient déjà le bout du nez. La déroute parisienne s’explique davantage par un enchaînement de blessures malheureuses – Goffin (pied) et Collignon (pouce) – que par un effondrement collectif. L’herbe, arrivée à point nommé, a agi comme un catalyseur pour raviver la flamme.
Quand le gazon devient un allié
Contrairement aux idées reçues, le gazon n’est plus l’apanage des gros serveurs adeptes du service-volée. Depuis les années 2000, la surface s’est transformée : plus dense, plus lente, elle favorise désormais les joueurs techniques et réactifs. Un terrain idéal pour les Belges, souvent plus habiles que puissants, et doués dans la prise de balle précoce.
David Goffin, jamais considéré comme un spécialiste, y a brillé à plusieurs reprises à Wimbledon. Cette surface valorise leur capacité d’adaptation, leur intelligence de jeu et leur explosivité. Et avec une nouvelle génération prometteuse en embuscade, le tennis belge semble bel et bien repartir… du bon pied !
