Julien Deneyer, 41 ans, n’est pas un inconnu dans le monde de l’ultra-endurance. Habitué des exploits hors normes comme l’Enduroman entre Londres et Paris, ce passionné d’efforts prolongés a cette fois visé les sommets… au sens propre. Ce vendredi, il a battu le record mondial du « Summum », une épreuve mêlant natation, cyclisme et ascension du Mont-Blanc. Parti jeudi matin à 10h, le Wépionnais a bouclé l’enchaînement en 21 heures et 10 minutes, abaissant de plus de deux heures la référence précédente.
Le parcours est dantesque : 4 km à la nage, 185 km à vélo avec un dénivelé positif de 3.500 mètres, puis l’ascension du toit de l’Europe à pied, jusqu’à 4.800 mètres d’altitude. Un enchaînement sans pause, entamé dans la vallée et achevé au lever du jour, au sommet du géant alpin.
La souffrance en pleine gloire
Malgré sa préparation, Julien a payé le prix de l’altitude et de l’effort. Après avoir couru près de trois heures jusqu’au Nid d’Aigle à Saint-Gervais, il a entamé la partie la plus difficile : la montée finale en mode alpinisme. C’est là qu’un malaise l’a terrassé pendant une vingtaine de minutes. « J’ai vomi, je ne pouvais plus bouger », confie-t-il. L’homme de défi s’est pourtant relevé et il a poursuivi son ascension durant encore dix heures, épaulé par son guide Tony Sbalbi, spécialiste de ce type de montée éclair.
Malgré un objectif initial fixé sous les 20 heures, l’athlète se satisfait de sa performance historique. « J’ai un peu sous-estimé la course », reconnaît-il dans un mélange d’humilité et de lucidité. Une chose est sûre : l’exploit ne sera pas réédité de sitôt par son auteur qui affirme ne pas vouloir retenter l’expérience.
Une nouvelle page en vue
Fatigué, mais pas rassasié, Julien Deneyer regarde déjà vers l’avenir. Fin août, c’est en Suisse qu’il poursuivra ses aventures sportives avec un Ironman, autre sommet dans sa saison de défis. Le Mont-Blanc appartient désormais à son palmarès, mais sa route continue.
