C’est dans les coulisses du Tour de France que l’annonce a été faite : les équipes belges Lotto et Intermarché-Wanty ont signé un accord de principe pour fusionner en 2026. Une décision stratégique surtout motivée par… des finances vacillantes. Lotto, fragilisée par la perte de Dstny, et Intermarché, lanterne rouge budgétaire du WorldTour, devaient impérativement trouver un partenaire de taille pour survivre dans un peloton toujours plus coûteux. En unissant leurs forces, les deux structures visent un budget dépassant les 30 millions d’euros, ce qui devrait être suffisant pour peser face aux géants du circuit international comme UAE, Visma ou Bahrein.
Ce rapprochement n’est pas tombé du ciel. Des discussions avaient déjà été entamées par la Loterie Nationale, propriétaire de Lotto, tandis qu’Intermarché explorait d’autres pistes, dont un flirt avorté avec Alpecin. Finalement, les responsables des deux camps se sont retrouvés autour d’une même vision, que ce soit pour le développement des jeunes ou la gestion d’une équipe pro.
Un casse-tête sportif et humain
Mais cette fusion s’annonce malgré tout complexe à mettre en œuvre. À eux deux, Lotto et Intermarché comptent déjà 43 coureurs sous contrat pour 2026… alors que seules 30 places sont autorisées en WorldTour. Un écrémage est donc inévitable. Certains profils comme Arnaud De Lie ou Van Eetvelt sont quasiment assurés de conserver leur place, protégés par Lotto qui conservera la structure payeuse. Mais pour d’autres, notamment du côté d’Intermarché, c’est le flou qui règne. Des départs stratégiques se profilent, comme celui de Biniam Girmay, proche d’un transfert.

Côté encadrement, des têtes vont également tomber. Le staff technique sera remanié. Et cette perspective pousse déjà certains directeurs sportifs vers la sortie. Jean-François Bourlart devrait prendre les rênes du nouvel ensemble, épaulé par Maxime Segers. Le duo héritera de ce chantier XXL avec des conséquences inévitables sur l’emploi.
Une opportunité et des dégâts collatéraux
Cette fusion libérera aussi une licence WorldTour qui est potentiellement convoitée par des formations comme Q36.5. Ce scénario rappelle celui de 2020, lorsque Intermarché avait racheté la licence CCC. L’UCI doit encore valider le tout, mais le feu vert semble plus que probable. Au final, ce rapprochement relève moins d’une ambition qu’une nécessité de survie. Si l’initiative permet d’assurer l’avenir d’une grande équipe belge, elle signe aussi la fin d’une époque…