L’Espagne a dû s’armer de patience pour franchir l’obstacle allemand en demi-finales de l’Euro, mercredi soir, au stade du Letzigrund à Zurich. Ultra dominatrice depuis le début de la compétition, la sélection dirigée par Montse Tomé a été confrontée à un tout autre défi tactique : une Allemagne prudente, compacte et redoutable en contre. Le plan des Allemandes, déjà efficace face à la France en quarts, a à nouveau contrarié les offensives espagnoles.
La Roja a certes monopolisé le ballon, mais sans trouver la faille dans une défense bien organisée, soutenue par une Ann-Katrin Berger impériale dans les buts. Les tentatives espagnoles en fin de première période auraient pu faire basculer la rencontre, mais le dernier rempart allemand s’est dressé à plusieurs reprises face aux assauts de Salma Paralluelo et de ses coéquipières.

Une étincelle tardive
Le scénario n’a pas changé après la pause. L’Espagne a repris sa marche en avant, tandis que l’Allemagne a failli profiter de rares incursions pour créer la surprise. Klara Bühl s’est illustrée à plusieurs reprises en fin de match, sans toutefois parvenir à tromper une Cata Coll vigilante.
Il a fallu attendre les prolongations pour que la décision se fasse, dans une ambiance électrique et tendue. À la 113e minute, Aitana Bonmatí, dans un angle totalement improbable, a frappé soudainement et pris en défaut la gardienne allemande. Une action à la hauteur de son double Ballon d’Or et qui, ici, a scellé une victoire aussi attendue que difficile.
Un match aux airs de revanche ?
Ce succès ouvre à l’Espagne les portes d’une finale historique : sa première dans un Euro féminin. Elle y retrouvera l’Angleterre, championne d’Europe en titre, pour une affiche qui sent la revanche après la finale du dernier Mondial remportée par les Ibères.
Les amateurs de football européen ont désormais rendez-vous dimanche pour un duel au sommet entre deux nations qui, quelque part, sont en train de redéfinir les standards du football féminin.