L’histoire de la natation belge s’est écrite ce lundi 28 juillet à Singapour dans le bassin des championnats du monde. Près de trois décennies après l’or de Frederik Deburghgraeve à Perth, c’est une jeune Limbourgeoise de 20 ans qui a redonné des couleurs au sport aquatique national. En terminant deuxième du 100 m papillon derrière l’intouchable Américaine Gretchen Walsh, Roos Vanotterdijk a décroché l’argent et battu au passage – et pour la troisième fois en deux jours – le record de Belgique. Son temps de 55.84 secondes la place désormais parmi les huit meilleures performeuses mondiales de tous les temps.
Sur le podium, la Belgique côtoyait les mastodontes que sont les États-Unis et l’Australie. Une image rare et qui illustre le bond qualitatif de la nageuse. Mais derrière la performance, il y a le cheminement discret et opiniâtre d’une athlète qui, loin du tumulte médiatique, a progressé dans l’ombre.
Doutes, blessures, mais renaissance
Or rien n’était pourtant écrit d’avance pour Roos. Talent précoce repéré très jeune, elle quitte sa province natale dès 12 ans pour intégrer l’élite à Anvers. À 15 ans, elle vit seule dans la métropole pour se consacrer à sa passion. Mais cette intensité l’a un temps éloignée du plaisir de nager. Son passage sous les ordres du très rigide Frédéric Vergnoux s’est soldé par une perte de motivation et une blessure à l’épaule.
Il a fallu l’intervention de Brigitte Becue, autre légende belge de la natation, pour relancer Roos Vanotterdijk. Depuis, entourée par une nouvelle équipe emmenée par Mark Faber, la nageuse belge a trouvé son équilibre. Étudiante en psychologie, elle insiste sur l’importance de s’épanouir dans son sport. Un moteur mental qui explique sans doute ses récentes percées au plus haut niveau.
L’avenir en ligne de mire
Roos Vanotterdijk ne cesse de repousser ses limites. Demi-finaliste à Paris en 2024, elle franchit un nouveau cap en 2025 avec ce podium mondial. Et si cette médaille d’argent n’était qu’un avant-goût de ce qu’elle peut accomplir aux Jeux olympiques de Los Angeles dans trois ans ? La Belgique tient en tout cas, plus qu’un espoir. Ce sera une championne !
