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Lors du dernier Grand Prix de Spa-Francorchamps, les femmes étaient particulièrement bien représentées autour du circuit ainsi que dans les paddocks. Et cette affluence n’a rien d’un hasard : les femmes figurent aujourd’hui parmi les fans les plus engagées autour de la Formule 1. Une récente enquête de Liberty Media (l’organisateur de la F1) révélait récemment que trois nouveaux fans sur quatre sont des femmes, ce qui confirme largement leur poids croissant dans une discipline qui est historiquement masculine. Cette féminisation s’observe aussi dans les écuries, où les femmes investissent des rôles variés, depuis les postes techniques jusqu’aux fonctions logistiques.

Mais si les gradins et les écuries se féminisent, la piste, elle, demeure désespérément inchangée. Aucun nom féminin ne figure aujourd’hui parmi les vingt titulaires de la grille. Un vide qui perdure depuis 1992, année où l’Italienne Giovanna Amati tenta sans succès de se qualifier avec Brabham. Avant elle, seules deux femmes avaient réussi à s’aligner au départ d’un Grand Prix : Maria Teresa De Filippis à la fin des années 1950, puis Lella Lombardi dans les années 1970.

Maria Teresa De Filippis – par Bertazzini – flickr, Domaine public

Des initiatives, mais peu de résultats

Face à ce désert, la F1 tente de réagir. Depuis 2023, la « F1 Academy », une structure exclusivement féminine, a pris le relais des défuntes « W Series » dans le but d’ouvrir un tremplin vers l’élite. Mais à ce jour, aucune pilote issue de ce vivier n’a encore rejoint l’élite. Et c’est sans doute dommage, car les avantages médiatiques et commerciaux d’un tel scénario seraient certainement considérables.

Les raisons de cet échec sont multiples. L’association « More than Equal », fondée notamment par l’ancien pilote David Coulthard, a mis en lumière un problème de volume : le nombre de candidates reste très faible comparé à celui des hommes. Un constat confirmé par Gwen Lagrue, responsable du programme Junior chez Mercedes. Un quart des profils détectés par son équipe sont des filles, mais cela reste insuffisant pour affronter la rude sélection du sport automobile.

Des barrières culturelles ?

Or, l’argument des différences physiologiques ne tient plus, comme l’affirment les experts. Les tests comparant jeunes filles et garçons montrent des performances similaires sur le plan cognitif, mental et même musculaire. Ce ne sont donc ni les chronos, ni les capacités qui freinent l’accès aux volants. Le vrai blocage semble socioculturel, enraciné dans les mentalités et les biais de sélection.

Tant que la base de jeunes pilotes féminines ne s’élargit pas et que les soutiens structurels restent marginaux, l’espoir de voir une femme au départ d’un Grand Prix F1 restera un vœu pieux. Espérons que les choses évoluent le plus rapidement possible. Une femme en F1, ce serait une belle révolution.

Catégories :
Formule 1

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