Encore en Ligue 1 il y a trois ans, l’AC Ajaccio a été exclu des divisions nationales par la Fédération française de football (FFF). Le club corse devrait, au mieux, évoluer en sixième division dès cette saison.
D’abord maintenu en Ligue 2, puis rétrogradé en N1
C’est un véritable drame sportif, mais surtout social, qui se trame sur l’Île de Beauté. Après avoir assuré son maintien en Ligue 2 sur le terrain, l’AC Ajaccio a été rétrogradé administrativement par la DNCG, le gendarme financier du football français.
Initialement relégué en National 1, l’ACA a d’abord fait appel de la décision auprès de la FFF. Celle-ci a confirmé la décision de la DNCG. Finalement, alors qu’il envisageait de faire appel auprès du CNOSF, le club corse a accepté la sanction. Seulement, pour évoluer en National, la direction acéiste devait présenter un budget viable devant les instances du football français.
En 6e division… au mieux
Avec une dette estimée à treize millions d’euros, l’écurie acéiste n’est pas parvenue à convaincre les autorités. À nouveau recalés mercredi soir, les Insulaires évolueront au mieux en Régional 1 (R1), l’équivalent de la… sixième division. Dans le pire des cas, l’AC Ajaccio basculerait en R2 ou en R3. En outre, un dépôt de bilan n’est pas à exclure pour les Orsi di Timizzolo.

Comment l’AC Ajaccio est-il passé du paradis à l’enfer en moins de trois ans ? Selon les informations de Romain Molina, journaliste d’investigation indépendant, l’institution corse aurait vécu au-dessus de ses moyens, à l’image du directeur sportif Johan Cavalli, qui avait « le plus gros salaire du club, des commissions sur les ventes de joueurs, diverses primes et un parachute doré de 384 000 euros en cas de départ suite à une revente », a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).
Pour ne rien arranger, il est aussi question de gestion financière douteuse et de fausses garanties bancaires transmises à la DNCG. Si des acheteurs potentiels se sont manifestés ces derniers mois pour tenter de sauver l’ACA, les pistes crédibles se sont vite évaporées.
Doudou Cissé et AAD Invest
L’un des candidats repreneurs, considéré comme sérieux par la direction corse, était Doudou Cissé et AAD Invest. Il est bien connu en Belgique pour avoir repris le KMSK Deinze, tombé en faillite quelques jours plus tard. C’est dire si la situation ajaccienne était déjà désespérée à ce moment-là.
Cela étant, l’AC Ajaccio devrait continuer d’exister sur les terrains amateurs. Toutefois, avec la perte du statut professionnel, plus d’une centaine de salariés du club vont se retrouver sans emploi. La dimension sportive, dans ces cas-là, paraît bien dérisoire.