Des manifestations pro-palestiniennes ont forcé la neutralisation de la 11e étape de la Vuelta à Bilbao. Découvrez les réactions des coureurs, de l’organisation et d’Israel – Premier Tech.
La 11e étape de la Vuelta, attendue avec une arrivée spectaculaire à Bilbao, a été stoppée net par des événements inattendus. Alors que les coureurs se lançaient dans la dernière ascension de l’Alto de Pike, l’information est tombée dans les oreillettes : il n’y aurait pas de vainqueur d’étape, les temps seraient arrêtés à trois kilomètres de l’arrivée. En cause : des manifestations pro-palestiniennes qui rendaient la zone d’arrivée impossible à sécuriser.
Une neutralisation soudaine
À 13 kilomètres de la ligne, le peloton roulait à vive allure vers la difficulté finale lorsque la nouvelle a semé l’incompréhension parmi les coureurs. Déjà, lors du précédent passage dans la boucle locale, les manifestants s’étaient fait remarquer, difficilement contenus par les barrières de sécurité. Le jury de course a donc tranché : mieux valait interrompre la compétition que de mettre en danger l’intégrité physique des participants.
El día de hoy se suspendió la llegada a la meta en la etapa 11 de la vuelta ciclista en España. El pueblo vasco salió a las calles de Bilbao para manifestar su repudio al equipo de IsraHell y demostrar apoyo al pueblo de #Palestina 🇵🇸🚳✊#StopGazaGenocideNOWpic.twitter.com/4WODE4Hac1
La direction de la Vuelta a rapidement publié un communiqué officiel :
« La sécurité des coureurs est notre priorité absolue. Nous avons décidé de neutraliser les trois derniers kilomètres à la suite des incidents que nous condamnons fermement. La Vuelta respecte et défend le droit à une manifestation pacifique dans le cadre de l’événement, mais nous ne pouvons tolérer aucune action qui mette en péril l’intégrité physique des coureurs et de leurs équipes. »
Ce n’est pas la première fois que les manifestants perturbent la course. Dès les premiers jours, on les avait vus brandir des drapeaux palestiniens en bord de route, mais également bloquer la chaussée lors du contre-la-montre par équipes. Plus grave encore : lors d’une étape en ligne, l’Italien Simone Petilli avait chuté à la suite de l’irruption de protestataires. Le coureur avait alors réagi sur X :
« Nous sommes simplement des cyclistes qui essayons de faire notre métier. Si cela continue, nous ne serons plus en sécurité. Nous voulons seulement courir, s’il vous plaît. »
I understand that is not a good situation, but yesterday I crashed because of a Protest on the road.. Please, we are just Cyclists and we are doing our Job, but if it will continue like this our safety is not guaranteed anymore, and we feel in danger! We just want to Race! Please
Le choix de la Vuelta n’est pas anodin. Dans le viseur des manifestants : l’équipe Israel – Premier Tech. Pour eux, la présence d’une formation israélienne dans les rues basques est intolérable. La conséquence : la course elle-même devient la cible de leurs actions. Certaines équipes et plusieurs coureurs ont déjà suggéré l’exclusion du team, et même la direction de la Vuelta, par la voix de son directeur technique Kiko García, a laissé entendre une certaine lassitude :
« Israel – Premier Tech connaît notre position. En tant qu’organisateur, nous ne pouvons pas prendre une telle décision car le règlement garantit le droit de courir. Mais il est évident que la situation devient intenable. La solution, à nos yeux, est que l’équipe elle-même prenne conscience que sa présence met en danger la sécurité de tous. »
Israel – Premier Tech dénonce « un dangereux précédent »
La formation israélienne a répliqué en dénonçant « un précédent dangereux pour l’ensemble du cyclisme ». Tout en rappelant respecter le droit de manifester « tant que cela se fait dans des conditions de sécurité », l’équipe regrette que les passionnés basques aient été privés d’une arrivée d’étape à domicile.