Sous un soleil éclatant et dans une ambiance estivale, le Grand Prix cycliste de Québec a offert un scénario digne des plus grandes classiques. Julian Alaphilippe, réputé imprévisible, a transformé une initiative audacieuse en succès éclatant. Il signe ici sa première victoire depuis plus d’un an.
Dès les premiers coups de pédale, le Français s’est glissé dans un groupe offensif aux côtés de Nils Pollitt, de Laurence Pithie, de Bastien Tronchon et de Xandro Meurisse, alors qu’il restait encore plus de 85 km à parcourir. Cela dit, il n’a jamais coopéré avec les autres échappés et, au contraire, il a multiplié les mouvements tactiques. Ce choix a fragilisé le groupe et retardé la réaction du peloton.
La course a semblé basculer dans la Côte de La Montagne, à une douzaine de kilomètres du but. Tadej Pogacar qui était ici en quête de son premier succès sur cette épreuve a porté une attaque sur les pentes abruptes qui atteignent 10% de déclivité. Mais malgré son effort, le Slovène n’a pas réussi à rejoindre les hommes de tête. Privé du soutien de Wout van Aert ,mais accompagné de Biniam Girmay, il a fini par renoncer.
Une attaque au bon moment
La décision s’est jouée à deux kilomètres de la ligne d’arrivée. Alors que la tension montait dans le groupe de tête, Julian Alaphilippe a lancé une accélération et il est parvenu à distancer Pavel Sivakov et Alberto Bettiol. Les deux poursuivants ont tenté de s’accrocher, mais n’ont pu combler l’écart. Les derniers mètres.
Cette victoire, la première sous le maillot de l’équipe Tudor, revêt une importance particulière pour l’ancien champion du monde qui n’avait plus levé les bras depuis une étape du Giro l’année précédente. Pour Alaphilippe, il s’agit d’un retour au premier plan et d’un signal fort envoyé à ses rivaux à l’aube des prochaines échéances. Pour Pogacar en revanche qui a annoncé vouloir défier Remco Evenepoel lors des prochains mondiaux du contre la montre, c’est un retour raté qui prouve une chose : il reste un homme, comme un autre.
