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Nafi Thiam et la Fédération belge d’athlétisme, ce n’est pas exactement le grand amour ces jours-ci. Alors que les Championnats du monde approchent, un conflit interne éclate, perturbant sérieusement la préparation de notre plus grande athlète. La double championne olympique se dit sanctionnée par sa propre fédération et n’hésite pas à le dénoncer.

Pas de pré-camp

À l’origine de cette polémique se trouve un code de conduite que la fédération exigeait de tous les athlètes participant aux Mondiaux. Pour Thiam, ce document allait bien au-delà des règles sportives : il comportait des clauses sur les droits à l’image et les obligations commerciales.

La championne a jugé ces conditions trop contraignantes et a refusé de signer. Les sanctions qui ont suivi ont directement affecté sa préparation, notamment son exclusion du pré-camp de Team Belgium peu avant le championnat, la contraignant à organiser elle-même ses derniers jours d’entraînement.

Thiam qualifie la situation « d’inacceptable ». Non seulement elle considère les sanctions disproportionnées, mais elles tombent à un moment crucial de sa préparation. « Je reçois des sanctions qui sont injustes », a-t-elle déclaré, visiblement affectée par la manière dont la fédération la traite. Pour une athlète qui vise encore un grand objectif – le record belge du heptathlon – cette distraction représente un véritable obstacle.

© Vincent Kalut/Photo News 

Ce qui rend la situation encore plus frustrante, c’est la symbolique. Thiam est depuis des années l’emblème de l’athlétisme belge, ayant offert à son pays des médailles olympiques, des titres mondiaux et une reconnaissance internationale. Pourtant, elle se sent aujourd’hui traitée comme un simple pion dans un jeu qu’elle estime surtout motivé par des intérêts commerciaux. La question des droits à l’image n’est ainsi que la partie visible de l’iceberg.

Conséquences sportives?

Pour la fédération, le code de conduite est un outil pour garantir uniformité et professionnalisme. Pour Thiam, il est devenu le symbole de la méfiance et du manque de respect. Ce conflit ne met pas seulement la relation entre l’athlète et la fédération à rude épreuve, il soulève aussi des questions sur la manière dont la Belgique traite ses plus grandes icônes sportives.

Reste à voir si ce différend aura des conséquences sportives. Une chose est sûre : Thiam devra se battre à Tokyo non seulement contre ses concurrentes, mais aussi contre l’ombre de ce conflit interne qui lui coûte de l’énergie. Il serait dommage que la lutte en dehors de la piste pèse plus lourd que celle sur le heptathlon.

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Athlétisme

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