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Un virage dicté par la pression

Nous l’évoquions il y a peu, la pression était de plus en plus forte sur l’équipe israélienne: pression des sponsors, des coureurs, de la foule, etc. Sur la Vuelta, par exemple, plusieurs étapes ont été marquées par des manifestations pro-palestiniennes visant directement l’équipe. Banderoles, sifflets, jets d’objets : les incidents se sont multipliés, transformant certaines arrivées en zones sous tension. Difficile, dans ces conditions, de se concentrer sur la course quand le maillot que l’on porte devient un symbole politique.

Sous la pression des organisateurs, des sponsors et d’une partie du public, l’équipe a donc choisi de tourner la page. En 2026, le nom Israël Premier Tech disparaîtra du peloton. L’actionnaire principal, Sylvan Adams, homme d’affaires israélo-canadien passionné de vélo, a accepté de se mettre en retrait et de ne plus associer directement le projet à Israël. Pour rappel, l’entreprise canadienne de technologie Premier Tech ainsi que le fabricant de vélos Factor avaient menacé de quitter l’équipe si celle-ci ne rompait pas ses liens avec Israël.

© Nico Vereecken/Photo News

Des départs et un vestiaire ébranlé

Cette période de tension n’a pas été sans conséquence sur le groupe. Plusieurs coureurs, dont certains cadres, ont préféré quitter l’équipe, évoquant un contexte trop pesant et des polémiques incessantes. D’autres ont reconnu que porter ce maillot devenait compliqué lors des grandes courses, surtout en Europe du Sud où les manifestations étaient les plus visibles.

Malgré tout, certains fidèles, notamment des jeunes issus du centre de formation, ont réaffirmé leur envie de continuer l’aventure, quel que soit le nom que portera l’équipe. Pour eux, l’essentiel reste le vélo, pas la politique. Rappelons également la rumeur d’arrivée de Biniam Girmay, maillot vert du Tour 2024, au sein de l’équipe.

Et maintenant ?

Avec ce virage, Israel Premier Tech — ou plutôt ce qu’elle deviendra — espère retrouver un peu de sérénité et de respect sur les courses. Le but : recentrer le projet sur le sport, les performances et la formation, loin des polémiques extérieures.

Mais une question demeure dans l’esprit de nombreux fans : peut-on vraiment séparer totalement le sport de la politique, surtout quand le maillot lui-même devient un symbole ? Le peloton aura sans doute la réponse en 2026, quand la nouvelle identité prendra le départ des premières courses… sans le mot “Israel” sur la ligne de départ, comme c’est déjà le cas depuis la Vuelta.

Catégories :
Cyclisme

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