Malgré zéro point, un but marqué et une différence de -31 lors des éliminatoires, la micro-République n’est pas encore mathématiquement éliminée. Tout cela grâce au système, aussi complexe que surprenant, de la Ligue des Nations de l’UEFA.
Des chiffres désespérants à des calculs pleins d’espoir
Après sept matches, le constat est brutal : sept défaites, un seul but inscrit et 32 encaissés. Même le célèbre compte de fans de San Marin sur X n’a guère trouvé matière à plaisanter, notamment après le cinglant 0-4 contre Chypre.
Mais au bout du tunnel, une lueur d’espoir subsiste. Car si la campagne de qualification a tourné au cauchemar, la Ligue des Nations a réservé une belle surprise. San Marin y a remporté son groupe en division D, devant Gibraltar et le Liechtenstein. Une performance inattendue qui pourrait bien ouvrir la porte vers les barrages de la Coupe du Monde.
L’ange gardien : la Ligue des Nations
Le système est complexe, mais le principe est simple : les quatre vainqueurs de groupe de la Ligue des Nations qui ne terminent pas dans les deux premiers de leur groupe de qualification obtiennent un ticket pour les barrages.
Concrètement, cela signifie que San Marin est désormais en concurrence avec d’autres équipes classées troisièmes ou plus bas. Plus les favoris se qualifient directement, plus ces places de barragistes “descendent” dans le classement — et plus le miracle sanmarinais devient possible.
Un miracle en préparation ?
Prenons un exemple : si l’Irlande du Nord, actuellement troisième, parvient à terminer deuxième en novembre, une place se libère automatiquement. Dans ce cas, la Roumanie, victorieuse de son groupe en Ligue des Nations (division C), entrerait dans le jeu — et, par ricochet, San Marin aussi.
L’ironie du sort ? San Marin affrontera justement la Roumanie lors de son dernier match de qualification. Si les Roumains jouent encore leur qualification, cette rencontre pourrait s’avérer décisive — même si les Sanmarinais devraient sans doute encaisser lourdement pour en tirer un bénéfice indirect. Un scénario improbable, mais dans la micro-République de 34 000 habitants, on suit déjà les calculs avec attention.
De l’éternel outsider à l’équipe culte
Une éventuelle place en barrage serait l’apogée d’une histoire footballistique unique. Depuis son premier match officiel en 1990, San Marin n’a remporté qu’une seule victoire : 1-0 contre le Liechtenstein en 2004. Malgré tout, le pays est devenu une véritable icône du football romantique.
Qui a oublié le but légendaire de Davide Gualtieri contre l’Angleterre en 1993, après seulement 8,3 secondes, l’un des plus rapides de l’histoire des éliminatoires ? Ou ces célébrations déchaînées pour chaque but marqué, comme s’il s’agissait d’un triomphe mondial ? Voilà tout le charme de San Marin : les défaites sont la norme, mais l’espoir reste une tradition.
Du rêve à l’Histoire ?
La probabilité de voir San Marin au Mondial 2026 reste infinitésimale. Mais le simple fait que ce soit encore mathématiquement possible montre à quel point la Ligue des Nations a rebattu les cartes du football européen.
Alors oui, peut-être que San Marin écrira bientôt l’Histoire sans gagner le moindre match. Et rien que cela serait déjà le plus grand miracle depuis… eh bien, depuis que Davide Gualtieri a fait vaciller l’Angleterre.
