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La carrière de Ruth Chepngetich, figure majeure de la course de fond kenyane, connaît une évolution suprrenante et, n’ayons pas peur des mots, dramatique. L’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) a confirmé la suspension pour trois ans de la marathonienne qui s’est rendue coupable d’une infraction au code antidopage. Cette décision fait suite à une enquête méticuleuse, ouverte après un contrôle positif à l’hydrochlorothiazide (HCTZ), un diurétique interdit, le 14 mars 2025.

Âgée de 30 ans au moment des faits, Chepngetich s’était illustrée en octobre 2024 à Chicago en établissant un record du monde en 2h09’56’’. Cette performance qui avait surpassé de près de deux minutes celle de l’Éthiopienne Tigst Assefa avait suscité admiration et interrogations dans le monde de l’athlétisme. Mais à cette même époque, l’AIU s’était aussi engagée dans un vaste programme de lutte antidopage au Kenya et elle avait intensifié ses contrôles autour de la championne : celle-ci a été soumise à six tests en moins d’un mois durant sa préparation pour le marathon de Londres 2025.

Des éléments accablants

Si l’athlète avait d’abord accepté une suspension provisoire en avril, l’AIU n’en est pas restée là. L’analyse d’autres échantillons, notamment celui du 28 février dernier, a confirmé la présence du même produit interdit. L’organisme a ensuite exploité des données numériques saisies sur les appareils de Chepngetich. Celles-ci ont révélé des échanges évoquant des substances dopantes, dont un médicament contenant de la testostérone, ainsi que des discussions avec des personnes impliquées dans la conception de programmes de dopage. Elle œuvrait donc en parfaite connaissance de cause.

© Zac Goodwin/PA/Photo News

Confrontée à ces éléments lors d’une audition en juillet 2025, Chepngetich a tenté d’expliquer la présence du diurétique en évoquant une prise accidentelle d’un comprimé appartenant à sa femme de ménage. L’AIU a jugé cette version peu crédible et a retenu le caractère intentionnel de la violation. La sanction initiale de deux ans a dès lors été portée à quatre ans, avant d’être ramenée à trois, l’athlète ayant reconnu sa faute conformément au code mondial antidopage.

Un record du monde toujours valide

Malgré cette suspension, le record du monde établi à Chicago reste pour l’instant homologué. L’annulation des résultats de la coureuse ne prenant effet qu’à partir du 14 mars 2025, date de son premier test positif. Cette décision soulève une nouvelle fois la question de la fiabilité des performances dans un sport souvent ébranlé par des scandales liés au dopage.

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Athlétisme

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