Les femmes n’ont pas seulement des pieds plus petits : leur voûte plantaire est souvent plus creuse, leur talon plus fin, et leurs ligaments plus souples. Leur bassin plus large modifie aussi l’axe de la foulée. Tous ces éléments influencent la façon dont le pied se pose au sol et la répartition des chocs.
Pourtant, la plupart des « baskets femmes » continuent d’être de simples déclinaisons miniaturisées de modèles pour hommes. Le fameux « shrink it and pink it » (comprenez : réduisez-le et colorez-le en rose).
Blessures, douleurs et perte d’efficacité
Ce défaut de conception a des conséquences bien concrètes : ampoules, douleurs au genou, tendinites, fatigue musculaire prématurée… Quand le talon flotte, que l’avant-pied est trop serré ou que l’amorti n’est pas adapté, chaque pas devient une micro-agression pour le corps.
Certaines coureuses finissent par croire qu’elles ont de « mauvais pieds », alors que ce sont leurs chaussures qui n’ont jamais été pensées pour elles.
Les marques commencent à réagir
Heureusement, quelques fabricants commencent à revoir leur copie. De nouvelles gammes ont été développées à partir de scans de pieds féminins, avec des semelles plus souples, des talons redessinés et des structures adaptées à la morphologie féminine.
Mais ces initiatives restent rares : la plupart des grands acteurs du marché continuent d’utiliser un moule unique pour les deux sexes, par souci d’économie.
Pourquoi ce retard ?
D’abord parce que le développement d’un modèle spécifique coûte cher : nouveaux moules, nouvelles études biomécaniques, nouveaux tests.
Ensuite, parce que la communication autour du sujet a longtemps été inexistante : beaucoup de consommatrices ignorent encore qu’une chaussure conçue pour les femmes pourrait réellement réduire le risque de blessure et améliorer leurs performances.
Enfin, les stéréotypes persistent : on vend toujours aux femmes du rose, du léger, du « joli », sans penser d’abord au confort ou à la biomécanique.
Le bon réflexe pour les coureuses
Avant d’acheter, il faut essayer. Vérifier que le talon ne glisse pas, que la boîte à orteils laisse de l’espace, que le maintien est homogène. Si le modèle dit « féminin » est simplement une copie plus petite d’une version homme, mieux vaut chercher ailleurs.
Et surtout, écouter ses sensations : une bonne chaussure se fait oublier dès les premiers pas.
