Le 28 décembre 2025, Dubaï accueillera un affrontement à la fois sportif et culturel : Nick Kyrgios, ex-enfant terrible du tennis masculin, face à Aryna Sabalenka, actuelle numéro 1 mondiale et récente lauréate de l’US Open. L’événement, baptisé The Dubai Showdown, reprend l’esprit de la célèbre “Battle of the Sexes” de 1973, qui opposa Billie Jean King à Bobby Riggs.
Sabalenka, 27 ans, a affiché la couleur : « Je suis fière de représenter le tennis féminin et je compte bien montrer mon meilleur niveau. »
Kyrgios, aujourd’hui classé 652e et absent du circuit depuis plusieurs mois, a répondu : « Quand la numéro 1 mondiale te met au défi, tu relèves le gant. »
Les deux joueurs partagent le même agent, mais chacun revendique une motivation bien différente : Sabalenka veut défendre l’honneur de son circuit ; Kyrgios veut prouver que, malgré son éloignement, il reste un showman redoutable.

Une tradition vieille de plus d’un siècle
La première rencontre entre hommes et femmes remonte à 1888, quand Ernest Renshaw affronta Lottie Dod, championne de Wimbledon. Renshaw s’imposa malgré un handicap de 30-0 concédé à chaque jeu.
Mais c’est en 1973 que le concept prit une dimension mondiale : après avoir battu Margaret Court, Bobby Riggs défia Billie Jean King au Houston Astrodome devant 30 000 spectateurs et 90 millions de téléspectateurs. King s’imposa en trois sets (6-4, 6-3, 6-3), faisant de ce match un tournant pour la reconnaissance du tennis féminin.
Vingt ans plus tard, Martina Navratilova affrontait Jimmy Connors à Las Vegas dans un duel aux règles aménagées : une seule balle de service pour lui, demi-couloirs autorisés pour elle. Connors gagna, mais l’événement conserva sa portée symbolique.

Et depuis ?
Entre 1888 et 2023, plus d’une quinzaine de matchs mixtes ont eu lieu, souvent à titre d’exhibition : Serena et Venus Williams contre Karsten Braasch (1998), Justine Henin contre Yannick Noah (2003), Li Na contre Novak Djokovic (2013), ou encore Iga Swiatek contre Hubert Hurkacz (2021).
Ces duels mêlent spectacle, curiosité et revendication : celle de prouver que le talent dépasse les genres. Et si l’écart de puissance physique reste réel, le tennis féminin a depuis longtemps démontré sa rigueur, son intensité et sa profondeur tactique.
Un enjeu moderne
L’édition 2025 pourrait marquer un retour d’intérêt médiatique mondial pour ce format unique. L’objectif n’est plus de départager hommes et femmes, mais de mettre en lumière deux visions du tennis : celle de la puissance brute et celle de la constance stratégique.
Cinquante ans après Billie Jean King, Aryna Sabalenka reprend le flambeau. Et si le résultat importe peu, le message, lui, reste intact : sur un court, le respect ne connaît pas de genre.



