Depuis plusieurs semaines, les signaux d’alerte se multiplient autour du rapprochement entre Lotto et Intermarché-Wanty. Ce qui devait être une opération stratégique pour renforcer le cyclisme belge se transforme en un imbroglio qui laisse de nombreux coureurs dans l’inconnu. Le cas de Tom Paquot illustre parfaitement ce chaos : malgré un accord verbal conclu en mai pour prolonger son contrat, le sprinteur n’a jamais vu le document officiel arriver. Depuis juillet, il a compris que l’engagement ne serait finalement pas honoré, sans qu’aucune explication ne lui soit fournie.
L’ancien directeur sportif de l’équipe, Hilaire Van der Schueren, observe la situation avec amertume. Lui qui a façonné Intermarché-Wanty pendant des années se dit « peiné » par la manière dont les choses se déroulent. Entre membres du staff qui quittent l’équipe, mécaniciens remerciés avant d’être rappelés quelques semaines plus tard et décisions contradictoires sur les transferts, il dépeint une structure déboussolée. Selon lui, plus d’une vingtaine de collaborateurs ont déjà pris la porte, découragés par la nouvelle gestion.
Le peloton s’inquiète
Le syndicat des coureurs, via son président Adam Hansen, s’inquiète quant à lui des conséquences sportives. Les deux équipes totalisent 43 coureurs, alors que la limite maximale en WorldTour est fixée à 30. L’équation est intenable : entre dix et treize cyclistes se retrouveront sans réalité sportive, parfois même avec un contrat payé mais sans possibilité de prendre le départ d’une course. D’autres seront relâchés tardivement sur le marché des transferts, alors que toutes les équipes ont déjà bouclé leurs effectifs.
Hansen parle d’une situation « injuste », où les coureurs se retrouvent bloqués par leur propre contrat, incapables d’anticiper leur avenir tant que les dirigeants ne communiquent pas. Le syndicat réclame désormais l’instauration de règles plus strictes pour les fusions futures, afin que les cyclistes ne soient plus les premières victimes de ces mouvements structurels.
À l’heure actuelle, aucune annonce officielle n’a clarifié la forme exacte de la future équipe. Et plus les semaines passent, plus le doute s’installe. Pour beaucoup, la fusion qui devait être un tremplin n’est plus qu’une source d’inquiétude et de frustration.
