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Huit mois après sa prouesse, à l’occasion de la sortie du livre Inclassable (paru aux éditions Chronica et écrit avec la complicité de Thierry Weber), Denis Van Weynbergh revient sur les coulisses de son tour du monde en haute mer.

Contrairement à ses concurrents sur la ligne de départ, l’équipe du Belge était totalement bénévole. « C’était unique. On est la seule équipe à avoir fonctionné de la sorte », a-t-il expliqué à So Soir. « Ils ont pris des congés sans solde, sacrifié leurs week-ends, bossé jusqu’à pas d’heure. »

Des galères financières et émotionnelles

Cette spécificité rend l’exploit encore plus majestueux. D’autant que le projet Vendée Globe de Denis Van Weynbergh ne s’est pas matérialisé en un claquement de doigts. Durant des années, le marin s’est sacrifié, allant même jusqu’à dormir à bord de son bateau. Il admet lui-même avoir traversé des galères financières et émotionnelles. « Le grand public a vu les galères pendant le Vendée Globe… mais le livre sert aussi à vulgariser les galères que j’ai eues avant le départ », détaille-t-il à la DH.

© Photo News

Inévitablement, l’homme a été touché par cette aventure, tant sportive qu’humaine. Si bien qu’à quelques heures d’arriver au port, le natif d’Ixelles a volontairement ralenti. « Volontairement. J’ai laissé filer les heures pour arriver avec le jour, pour pouvoir franchir la ligne, entrer dans le chenal, entouré, salué, reconnu. J’ai perdu 5 à 6 heures ainsi. »

À son arrivée, bien que dernier et hors délai, « Denis la Malice » a été accueilli, acclamé, célébré en héros. À la fois par ses proches, par ses supporters mais aussi… par la célèbre Fédération Française de la Loose. « Un clin d’œil magnifique, chaleureux. J’avoue que sur le moment, je n’ai pas tout vu. C’est après, dans les images, que les détails te reviennent. C’est trop pour être absorbé à chaud. »

« On peut être heureux sans être premier »

La traversée de « l’Everest des Mers » a marqué les esprits, touché la Belgique. Si bien que cette icône malgré lui fut reçu par le Roi Philippe lors de son retour au Plat Pays. « Et là, tu réalises. Ce que tu viens de vivre dépasse ton sillage. Des messages arrivent, d’écoles, de gens malades, de ministres. Des inconnus te disent : “Avec vous, j’ai repris espoir.” Un enfant m’a écrit : “Grâce à toi, j’ai appris que l’on peut être heureux sans être le premier.” Tout est dit. »

© PanoramiC / Photo News

Une chose est sûre. En dépit de la fabuleuse expérience vécue à bord de son IMOCA, Denis Van Weynbergh ne souhaite plus se relancer dans l’aventure Vendée Globe. Du moins, en tant que skipper : « Pourquoi pas travailler dans une équipe, afin d’y partager mon expérience auprès d’un jeune marin ? »

Pour ce passionné, le Graal a été atteint. Même s’il ne reste pas insensible à d’autres traversées, plus brèves et plus ensoleillées. Par ailleurs, d’autres projets l’attendent déjà.

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