Le quartier tranquille d’Ans, en périphérie liégeoise, ne laissait rien présager d’un tel destin. Et pourtant, Ajay Mitchell y a grandi avec un rêve en tête : jouer au plus haut niveau du basket mondial. Ce rêve, il l’a réalisé avec éclat en décrochant, dès sa première saison professionnelle, un titre de champion NBA avec le Thunder d’Oklahoma City. Une performance rarissime pour un rookie, et encore plus pour un Belge – seuls deux y sont parvenus à ce jour.
Fils de Barry Mitchell, ex-joueur reconnu du championnat belge, Ajay a bénéficié d’un cadre familial propice mais jamais étouffant. Son père, discret mais présent, a surtout accompagné sans diriger. « Je le conseillais, mais je le laissais faire ses choix », a-t-il confié à la presse. Un choix décisif, justement, fut celui de traverser l’Atlantique pour suivre une formation universitaire aux États-Unis, au lieu de signer à Ostende.

Une carrière éclair entre ambition et discipline
Sur les parquets de l’université de Santa Barbara, Mitchell s’est révélé. Deux fois élu meilleur joueur de sa conférence, il a impressionné les recruteurs par sa maturité, son sens du jeu et une compréhension tactique hors normes. Drafté en 38e position par les Knicks puis échangé avec Oklahoma City, il signe d’abord un contrat modeste. Mais son travail acharné, ses performances solides en Summer League et sa régularité en début de saison finissent par convaincre les dirigeants de le prolonger.
Une blessure en cours de saison freine son élan, mais il revient à temps pour participer aux playoffs. Même s’il n’a joué que 20 minutes sur l’ensemble des Finals, Ajay a su tirer profit de cette expérience précieuse. « Le plus important cette année, c’était d’apprendre », a-t-il expliqué après le sacre.

Le rêve continue, les ambitions grandissent
Malgré ce rôle encore discret, Mitchell regarde déjà vers l’avenir avec appétit. Il veut plus, et il le dit sans détour. Dans quelques années, il entend avoir un vrai rôle dans cette équipe et l’aider à gagner un autre titre. Au-delà du terrain, Ajay reste fidèle à ses racines : humble, proche de sa famille et de ses amis, trilingue et ancré dans des valeurs simples. Pour la Belgique, son exploit constitue un symbole alors que pour Ajay, ce n’est qu’un début. Le prodige d’Ans vient d’écrire la première page d’un livre qui pourrait bien devenir un des best-sellers du sport belge.