Niché dans les montagnes de Styrie, le Red Bull Ring – hôte du GP d’Autriche depuis 2014 dans sa configuration actuelle – n’a rien d’une promenade de santé. Longue de 4,318 km, la piste ne compte que dix virages, mais ceux-ci sont traîtres. Les dénivelés incessants, les zones de freinage brutales et les enchaînements rapides exigent une précision chirurgicale, notamment dans la gestion des limites de piste, éternel point de tension ici.
Avec seulement 71 tours à boucler, la moindre erreur peut coûter très cher. Les opportunités de dépassement donnent souvent lieu à des manœuvres musclées. Ajoutez à cela un trafic parfois dense sur ce tracé court et vous obtenez un cocktail propice aux surprises – comme en 2024, où George Russell s’était imposé à la surprise générale devant Piastri et Sainz, reléguant les favoris comme Verstappen et Norris à l’arrière-plan malgré leur pole.
Le bal des ambitions
En tête d’affiche, Max Verstappen revient à domicile – le QG de Red Bull est à Graz – avec une pression toute symbolique. Battu l’an passé ici même malgré une pole position, le triple champion du monde aura à cœur de laver l’affront, surtout après un retour d’Amérique du Nord où les Mercedes et McLaren ont affiché des crocs acérés.

Vainqueur sortant en 2024 en Autriche, George Russell arrive en pleine confiance alors que Norris et Piastri arrivent frustrés du Canada suite à leur accrochage. Chez McLaren, l’ambiance reste électrique, mais la voiture est compétitive. Plus que Norris, fautif lors de l’accident au Canada, Piastri a une revanche à prendre, surtout pour défendre son actuelle première place au classement du championnat du monde.
Côté Ferrari, c’est la soupe à la grimace. Charles Leclerc, bien qu’auteur de deux podiums à Monaco et Barcelone, a connu un Grand Prix du Canada cauchemardesque, ponctué d’erreurs personnelles et d’une stratégie douteuse. Le Monégasque a récemment reconnu les limites de sa SF-25, jugeant sa monoplace incapable de jouer la gagne. Loin de la sérénité, l’équipe italienne semble à nouveau se replier sur elle-même, entre critiques internes et doutes sur la direction prise.
Alors que la saison entre dans sa seconde moitié, le GP d’Autriche pourrait bien faire office de révélateur : les forces en présence vont devoir sortir à découvert. Ou se terrer définitivement. Rendez-vous ce dimanche, à 15h à Spielberg où, comme souvent, rien ne se passera comme prévu.