Le 9 février 2025 aurait pu marquer un tournant dans la carrière de Thomas Detry. En remportant le WM Phoenix Open, le Bruxellois devenait le premier golfeur belge à s’imposer sur le circuit américain du PGA Tour. Ce succès semblait annoncer un changement de dimension. Il lui offrait une place de choix pour disputer les prestigieux Signature Events, synonymes de gros points FedEx et de gains conséquents. Les portes du top mondial s’entrouvraient.
Mais après l’euphorie, des signaux d’alerte sont apparus. La régularité qui faisait la force de Detry s’est rapidement étiolée, laissant place à une instabilité des performances. Deux modestes résultats aux playoffs – 38e au FedEx St. Jude puis 46e au BMW Championship – ont mis un terme prématuré à sa course vers le Tour Championship. Le rêve d’intégrer le top 30 mondial s’est donc évaporé.
Un corps à bout
Ce que Detry traverse va au-delà du simple passage à vide. En fin de cycle, il évoque une fatigue profonde, à la fois mentale et physique, après une saison dense et exigeante. L’objectif initial – conserver sa carte PGA en terminant dans le top 50 – a été atteint dès le printemps. Mais l’élan n’a pas été prolongé. Le joueur belge confesse avoir peiné à se remotiver, regrettant d’avoir laissé filer certaines occasions.
Cette lassitude se reflète également dans ses choix. Il a renoncé à ses chances de disputer la Ryder Cup, reconnaissant que l’équipe européenne avait de solides candidats en forme. Même si la sélection définitive n’a pas encore été communiquée, Detry ne s’illusionne pas. Il préfère désormais se tourner vers des tournois plus légers, comme l’Open de France et il se réserve la possibilité de faire l’impasse sur l’Irlande.
Ambitions repensées
Le programme du Belge pour la fin d’année est révélateur d’un besoin de coupure. Il annonce vouloir recharger les batteries en famille avant de préparer l’année 2026 aux Émirats, avec son coach Jérôme Theunis.
La déception reste teintée de lucidité. Malgré la frustration, Detry garde la perspective d’une saison réussie sur plusieurs plans. Il faut toutefois qu’il consolide son statut sur le circuit tout en apprenant à gérer ses limites, physiques et mentales, comme c’est nécessaire pour un golfeur de haut niveau. Y arrivera-t-il ?
