22
Views

Alors que le championnat de foot belge redémarre à peine, les rencontres de Jupiler Pro League restent inaccessibles via les opérateurs traditionnels. DAZN, détenteur exclusif des droits de diffusion jusqu’en 2030, n’a toujours pas trouvé de terrain d’entente avec Proximus, Orange et Telenet. Résultat : les supporters abonnés à ces services n’ont pas accès aux matchs sur leurs écrans habituels. Les discussions, entamées il y a des mois, s’éternisent sans avancée notable, malgré des concessions partielles de la plate-forme britannique.

Le modèle économique proposé par DAZN est centré sur un abonnement direct au consommateur (B2C) et il heurte de plein fouet les intérêts des télécoms qui cherchent à renégocier un accord jugé déséquilibré. Pour les opérateurs, la baisse des droits – passés de 100 à 84 millions d’euros – doit logiquement se traduire par un tarif plus avantageux. Mais DAZN propose un pack unique et global qui englobe l’ensemble des championnats européens, là où les opérateurs belges souhaiteraient n’acquérir que les droits belges.

Conflit stratégique

Derrière cette impasse, il y a un affrontement stratégique : d’un côté, DAZN cherche à imposer un modèle globalisé alors que de l’autre, les opérateurs ne sont plus des moteurs d’abonnement suffisant. Le contexte pèse lourd : recul de la télévision linéaire, explosion de la consommation illégale de contenus sportifs (IPTV) et apparition de nouveaux droits déjà acquis par les télécoms (Premier League et Bundesliga).

Cette guerre des positions commence à inquiéter clubs et les sponsors qui restent privés de visibilité en début de saison. Les abonnés sont eux ballottés entre frustrations et multiplication des plates-formes. DAZN affiche des audiences en hausse, mais reste floue sur le nombre réel de souscriptions. Quant aux télécoms, leur volonté de rentabilité les pousse à retarder toute décision, quitte à louper le coche.

Vers une saison noire pour les fans ?

Le problème, c’est que la probabilité d’un accord s’amenuise au fil des jours. Plusieurs sources estiment qu’au-delà de septembre, un retour en arrière deviendrait illusoire. DAZN nie toute volonté de rupture définitive avec les opérateurs, mais le doute persiste quant à l’influence de la maison-mère dans la stratégie actuelle.

En attendant, les fans belges n’ont qu’un choix limité : payer jusqu’à 34,99 euros par mois pour une poignée de matchs ou se détourner du foot à la télé. Avec, en toile de fond, une menace croissante : celle d’un recours massif aux canaux illégaux. Une équation perdante-perdante que tout le monde redoute, mais que personne ne semble prêt à résoudre.

Catégories :
Football

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *