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Depuis sa déclaration du 14 septembre dernier, annonçant une « nouvelle structure dans deux à cinq semaines », Marc Coucke entretient un suspense. Et ça commence à agacer les supporters d’Anderlecht. Alors que le Clasico se joue ce soir face au Standard, le propriétaire du club poursuit ses réflexions, mais sans calendrier arrêté. Huit ans après son rachat du RSCA, il cherche à poser les fondations d’un projet plus stable, conscient que la valse des dirigeants et les luttes internes ont fragilisé le club le plus titré de Belgique.

La promesse d’un nouvel organigramme s’inscrit dans un contexte de désillusion sportive et institutionnelle. La démission de Wouter Vandenhaute, ancien président, a mis fin à une période marquée par l’instabilité et des relations tendues avec l’actionnaire majoritaire. Pour Coucke qui est désormais seul maître à bord, il s’agit de tourner la page et d’imaginer un modèle de gouvernance capable de combiner rigueur financière, sérénité interne et ambition sportive. Mais le flou demeure : aucune date n’a été fixée pour le prochain Conseil d’administration censé entériner les changements promis.

Un Conseil plus compétent ?

L’un des axes principaux de la réforme concerne la fonction présidentielle. Coucke envisage un président essentiellement cérémoniel et chargé de la représentation, mais sans pouvoir exécutif réel. Le nom de Michael Verschueren, fils de l’emblématique Michel Verschueren, circule. Apprécié par les supporters et bien introduit dans les cercles européens grâce à ses fonctions à l’ECA, il incarne un profil de diplomate plus que de gestionnaire. Cela dit, son retour ne ferait pas l’unanimité au sein du conseil d’administration, car son précédent passage au club n’a pas convaincu tout le monde.

© Tomas Sisk/Photo News

Le patron du RSCA souhaite également renforcer l’expertise footballistique au sein de son Conseil d’administration, jugé trop éloigné du terrain. L’idée d’un organe consultatif inspiré du modèle de l’Ajax Amsterdam – un conseil des commissaires composé d’anciens joueurs – fait son chemin. Des figures comme Jean Kindermans ou Vincent Kompany pourraient à terme apporter leur regard d’experts et d’ambassadeurs sur la stratégie du club.

Le cas Lukaku

Romelu Lukaku, en convalescence en Belgique, continue d’alimenter les espoirs de Coucke. L’attaquant formé à Anderlecht ne cache pas son souhait d’un jour rejouer un rôle dans le club. Mais son engagement actuel en Serie A et son profil peu managérial limite les perspectives. Comme pour Vincent Kompany avant lui, l’aura ne suffira pas à résoudre les déséquilibres structurels.

Coucke le sait : les noms ne remplaceront pas les résultats. Son ambition est désormais de bâtir une organisation stable, centrée sur un seul CEO et un fonctionnement quotidien simplifié. Tim Borguet, actuel dirigeant sportif, devrait conserver une place centrale dans ce dispositif. La direction non sportive, incarnée par Isabelle Vanden Eede, pourrait voir ses prérogatives redéfinies, tandis qu’Olivier Renard, directeur sportif, reste dans l’incertitude.

© Tomas Sisk/Photo News

Une réforme à la croisée des chemins ?

La transformation du RSCA ne se limite pas à la gouvernance. L’Académie de Neerpede, vitrine historique du club, pourrait elle aussi connaître des ajustements une fois la nouvelle structure arrêtée. Les départs prématurés de jeunes talents et les difficultés rencontrées dans certaines catégories rappellent aussi la nécessité de mieux relier la formation et l’équipe première.

Mais dans le fond, la situation entre actionnaires reste tendue. Malgré la mise à l’écart de Vandenhaute, les équilibres internes demeurent fragiles et certains droits de veto freinent encore les décisions stratégiques. Coucke, qui a déjà investi plus de 130 millions d’euros ne veut apparemment plus remettre la main au portefeuille tandis que Lukaku n’envisage pas d’apporter une contribution avant que la feuille de route soit clarifiée. Le RSCA se trouve donc à la croisée des chemins. Marc Coucke tente d’imposer une vision à long terme, mais tant que les annonces ne seront pas suivies d’effets, Anderlecht restera prisonnier de sa transition qui semble jusqu’ici interminable.

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Football

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