Hanne Maudens, heptathlonienne de 28 ans représentante de la Belgique aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, a livré un récit bouleversant sur les raisons de sa longue pause sportive. Dans un entretien publié par le magazine Dag Allemaal, elle décrit un climat d’abus psychologiques et physiques imposé par son ancien entraîneur lorsqu’elle n’avait que 21 ans. Selon elle, les méthodes employées auraient dépassé les limites de l’encadrement sportif et celles-ci s’apparentent selon l’intéressée à de la maltraitance émotionnelle et physique.
L’athlète évoque des entraînements sous des conditions extrêmes et des pressions constantes. Elle affirme avoir disputé les Mondiaux de Doha avec une fracture du tibia en étant contrainte de taire sa blessure au médecin de l’équipe. Ce témoignage met en lumière les dérives potentielles d’une culture de performance où le dépassement de soi devient une exigence absolue au détriment de la santé des athlètes.
Silence et indignation
Les révélations de Maudens prennent une tournure plus grave encore lorsqu’elle affirme avoir subi des abus lors d’un stage en Afrique du Sud. L’entraîneur aurait profité d’une séance de massage improvisée pour commettre des gestes inappropriés. « À partir de ce moment-là, je ne me souviens plus vraiment de ce qui s’est passé », a-t-elle expliqué. Elle évoque aujourd’hui un traumatisme profond.

Face à ces faits, l’athlète assure avoir alerté la Fédération d’athlétisme belge. D’après elle, ses plaintes auraient été rejetées et volontairement étouffées. « Ils ont choisi de garder le silence », a-t-elle confié à nos confrères. Par la voix de son ancien directeur, Ludwig Peetroons, la Fédération reconnaît avoir reçu une plainte et indique qu’une enquête indépendante a été transmise à la police. Mais les conclusions ne sont pas dévoilées.
Un climat de tension autour du sport belge
Ces révélations surviennent dans un contexte déjà tendu pour l’athlétisme belge, marqué par les frictions entre la double championne olympique Nafi Thiam et la Fédération. Cette dernière a récemment dénoncé un manque de respect et de soutien institutionnel. Les propos de Maudens renforcent l’idée d’un malaise systémique au sein de cette instance sportive où la parole des athlètes semble trop souvent mise en doute ou minimisée.
De son côté, Hanne Maudens aspire désormais à reprendre la compétition et vise les Jeux olympiques de 2028. Elle espère aussi que son témoignage servira de catalyseur pour un changement profond.