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Après une saison dominante, McLaren a une nouvelle fois attiré l’attention à Singapour avec la confrontation intense entre ses deux pilotes. Alors que l’écurie britannique célébrait encore son week-end constructeur, la question s’impose : combien de temps le team pourra-t-il traiter ses deux pilotes de manière équitable dans la course au titre mondial ?

Lors du Grand Prix de Singapour, les deux McLaren se sont heurtées dès les premiers tours. Après un léger contact avec Verstappen, Norris a poussé Piastri, contraignant l’Australien à céder sa position. À la radio, Piastri n’a pas caché sa frustration : il ne voyait pas cela comme un “travail d’équipe”.

Les règles de base de McLaren, les fameuses “papaya rules”, sont claires : roulez vite, mais ne vous gênez pas. Pourtant, Piastri a été informé qu’il ne récupérerait pas sa place. « Donc c’est normal que Lando me pousse hors piste ? », s’est-il étonné.

© DPPI/Photo News

Favori ou traitement de faveur ?

D’ordinaire calme, surnommé “Ice Boy”, Piastri a cette fois exprimé sa frustration de manière inhabituelle. Les courses précédentes dessinent un certain schéma : en Hongrie, une stratégie partagée a profité à Norris, à Monza il a dû céder sa deuxième place suite à un arrêt au stand plus lent de son coéquipier. Et à Singapour, l’équipe semblait encore favoriser Norris.

L’ancien patron de la F1, Bernie Ecclestone, n’y est pas allé par quatre chemins : « On dirait que McLaren préfère voir Norris champion du monde ». Piastri, lui, reste pragmatique : « Y a-t-il des moments qui auraient pu mieux se passer ? Oui. Mais c’est un processus d’apprentissage pour tout le monde. »

L’équilibre fragile

Le directeur d’équipe Andrea Stella reconnaît le défi : « Lorsque deux voitures sont en tête, les intérêts ne sont pas toujours identiques. C’est un équilibre délicat. » McLaren tente d’assurer l’égalité : voitures identiques, même stratégie, pas de numéro un officiel.

Mais Singapour a apporté une nouvelle dynamique. Piastri, jusque-là confortablement en tête, a vu son avance fondre sur les trois dernières courses pour atteindre 22 points. Son manager, l’ancien champion du monde Mark Webber, connaît la fragilité de ce genre d’équilibre : il avait lui-même perdu le titre chez Red Bull face à son coéquipier Sebastian Vettel, il y a 15 ans.

Historiquement, McLaren connaît ces tensions entre ambition individuelle et intérêts du team : de Senna et Prost dans les années 90 à Hamilton et Rosberg chez Mercedes.

© FLORENT GOODEN/Photo News

Plus de cadeaux

L’an dernier, Piastri avait cédé une victoire de sprint à Norris par gratitude. Aujourd’hui, les gestes de ce type semblent révolus. Norris ressent la pression pour enfin viser le titre, tandis que Piastri, 24 ans et en pleine première vraie lutte pour le championnat, sait que chaque erreur peut coûter cher. Avec encore six courses à disputer, McLaren fait face à un défi : une seule mauvaise décision pourrait briser la fragile paix au sein de l’écurie. Les fans peuvent s’attendre à une lutte intense où chaque moment compte, sur le circuit comme en coulisses.

EN SAVOIR PLUS : Ordres d’équipe chez McLaren après un arrêt raté : polémique à Monza

Catégories :
Formule 1

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