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Elle a tout gagné, ou presque. Double médaillée olympique à Paris 2024 – or par équipes mixtes, bronze en -52 kg – Amandine Buchard aurait pu savourer. Mais l’esprit de compétition de la judoka parisienne ne s’arrête jamais. Cet automne, elle a rejoint le Stade Français… à la fois dans sa section judo et dans son équipe de rugby féminin. Son objectif ? Se qualifier pour les Jeux olympiques de Los Angeles 2028 dans les deux disciplines. Un pari inédit, aussi audacieux que démesuré.

« J’aime casser les codes »

« J’aime casser les codes », avait-elle confié dès l’été dernier. « Mon âme de challenger me pousse à explorer de nouveaux horizons. » Pour celle qui a quitté le PSG Judo afin de donner vie à son double projet, le rugby s’est imposé comme une “activité ressource”. « Certains peignent, d’autres étudient… moi je suis accro au sport », sourit-elle.

Depuis, “Buch” a troqué le kimono pour le maillot rose du Stade Français Paris (Élite 2), où elle évolue au poste d’ailière. Première titularisation, premiers plaquages, premières bleus : rien ne semble l’arrêter. « Je pars de zéro, je n’ai pas de pression. Dans le monde du rugby, je ne suis personne. Tout est à prouver », confie-t-elle avec humilité.

Amandine Buchard. © Jonathan Rebboah/Panoramic /Photo News

« Le rugby m’a redonné de l’énergie »

Derrière ce défi sportif, il y a aussi une quête d’équilibre. « Sur la dernière olympiade, j’ai eu un petit coup de mou psychologique », a-t-elle reconnu. « Ma psychologue et mon préparateur mental m’ont conseillé de trouver une activité ressource. Le rugby m’a redonné de l’énergie, un nouveau souffle. Aujourd’hui, je me sens épanouie et en paix avec mes choix. »
Un discours sincère qui résonne avec beaucoup d’athlètes de haut niveau, souvent confrontés à l’usure mentale après des années d’exigence et de pression.

Un rêve olympique, mais un long chemin

Si son intégration séduit les supporters, son rêve olympique reste encore lointain. Christophe Reigt, manager de l’équipe de France féminine à 7, tempère : « Son cas est atypique. Elle est ultra-déterminée, mais pour l’instant, elle n’est pas dans les radars. Elle doit passer par l’Académie Olympique avant toute sélection. » Pas question toutefois de doucher son enthousiasme : « Ce qu’elle fait motive tout le monde. C’est inspirant, mais c’est aussi un chemin très exigeant. »

À 29 ans, Amandine Buchard aborde ce nouveau chapitre avec sérénité. « Si je devais arrêter le judo demain, je ne partirais pas frustrée. J’ai atteint beaucoup de mes objectifs. »
Et si l’avenir olympique d’“ABuch” s’écrivait désormais sur gazon ?

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