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Pendant que les Diables Rouges progressent dans l’équilibre et la variété de leur jeu, la sélection néerlandaise reste empêtrée dans des problèmes récurrents. Exemple récent : le match contre la Pologne à De Kuip. À la mi-temps, les Pays-Bas menaient 1-0. Le plan de Ronald Koeman – faire rentrer Xavi Simons dans l’axe pour libérer le couloir droit pour Denzel Dumfries – semblait fonctionner.

Rafael van der Vaart parlait même d’un jeu “plutôt correct”. Mais en deuxième période, tout s’est effondré : rythme trop bas, possession stérile, erreurs défensives et fragilité en transition. Résultat : une égalisation polonaise sur un bijou et un Koeman contraint d’avouer : “Quand on joue comme ça, on sait que ça peut arriver.”

© HAV25090400160/Photo News

Trop lent, trop axial

Le problème fondamental d’Oranje – tout comme pour l’Allemagne – reste un jeu trop lent et trop prévisible. Les meilleurs joueurs, de Jong, Depay et Simons, évoluent surtout dans l’axe (Dumfries fait exception, mais n’est pas un vrai ailier). Cela rend l’équipe incapable de créer des différences régulières.

Comparez avec l’Espagne, qui peut accélérer grâce à Nico Williams ou Lamine Yamal, ou avec la France, riche en Dembélé, Olise ou Barcola. Quant à la Belgique, elle combine le meilleur des deux mondes : des créateurs dans l’axe (De Bruyne, Tielemans, De Ketelaere) et des flèches sur les ailes (Doku, Fofana).

Où sont les ailiers néerlandais ?

Côté Oranje, la situation est moins brillante. À gauche, Koeman s’appuie sur Cody Gakpo, un joueur fiable mais pas du profil percutant d’un Doku ou d’un Williams. À droite, c’est encore plus compliqué : Simons est un meneur, Frimpong un piston, Malen et Lang restent irréguliers. Pas de véritable dynamiteur de classe mondiale.

La victoire étriquée (2-3) en Lituanie l’a confirmé : face à un adversaire que Willem van Hanegem jugeait “inexistant”, les Pays-Bas ont souffert pour s’imposer. De quoi refroidir les rêves de titre mondial.

© HAV25090400059/Photo News

Entre ambitions et réalité

Comme toujours, les attentes restent énormes. Oranje est en tête de son groupe et peut se qualifier sans problème avec quelques victoires logiques. Pourtant, les critiques s’intensifient. La presse, du Telegraaf à l’AD, met en cause Koeman : instabilité, manque de discipline tactique et d’esprit collectif.

Même les joueurs commencent à hausser le ton. Cody Gakpo l’a dit clairement après la Lituanie : “On ne peut pas accepter ça les uns des autres.” Signe d’une équipe talentueuse, mais sans colonne vertébrale solide.

Le symptôme Ajax

La crise dépasse la sélection. Feyenoord a raté les tours préliminaires de la Ligue des Champions, Ajax enchaîne les contre-performances et le PSV a chuté à domicile contre Telstar, promu en première division. À Amsterdam, on a lancé un nouveau plan de formation pour retrouver l’ADN des ailiers “à la craie sur les chaussures”. Mais cela reste un pari sur l’avenir.

Pour Koeman, la réalité est bien plus terre à terre : faire avec ce qu’il a, dans des eaux de plus en plus agitées. Comme l’a résumé Willem van Hanegem, légende et critique infatigable : “Oranje avance… mais à reculons.”

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Football

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