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Pendant près de deux décennies, Greg Van Avermaet a fait vibrer le peloton international. Avec sa médaille d’or olympique à Rio en 2016 et sa victoire à Paris-Roubaix 2017, il est devenu l’un des visages emblématiques du cyclisme belge moderne. Coureur combatif, travailleur de l’ombre devenu vainqueur des plus grandes courses, il incarnait la rigueur et la persévérance. En annonçant sa retraite en 2023, beaucoup pensaient qu’il allait raccrocher définitivement les crampons. Mais Van Avermaet avait une autre idée : s’essayer au triathlon, discipline exigeante mêlant natation, vélo et course à pied.

Une préparation sous le signe du partage

Pour réussir sa reconversion, le Gantois n’a rien laissé au hasard. Si son aisance sur le vélo restait incontestée, il lui fallait combler son retard dans les deux autres disciplines. C’est là qu’il a pu compter sur deux figures majeures : Mathieu van der Poel et Jelle Geens.
Avec Van der Poel, c’est avant tout une camaraderie d’anciens rivaux : les deux hommes se sont retrouvés en Espagne pour des entraînements communs, mêlant séances de course et natation. Van Avermaet raconte que « voir Mathieu dans l’eau, lui qui déteste la natation, m’a rappelé mes débuts ». Ce compagnonnage, mêlant respect mutuel et défi amical, a ravivé son esprit de compétition.

Mais c’est Jelle Geens, triathlète olympique belge et référence mondiale de la discipline, qui lui a réellement ouvert les portes du haut niveau. Van Avermaet a reconnu s’être inspiré de ses méthodes de travail : gestion des transitions, fractionnés en course à pied, et surtout la rigueur de la récupération. Geens, impressionné par la discipline de son aîné, lui a prodigué plusieurs conseils sur la nutrition et la planification d’efforts en compétition. « Greg a l’esprit d’un champion, il apprend vite et il aime souffrir », confiait récemment Geens dans une interview à Het Laatste Nieuws.

Le jour de gloire

Le 29 juin 2025, sur les routes vallonnées de Nice, Greg Van Avermaet s’élance pour son premier grand défi mondial : l’Ironman 70.3. Après une natation solide malgré la houle, il remonte sur le vélo et déroule : sur ce terrain familier, il efface son retard et impose un rythme infernal. La transition vers la course à pied, redoutée, devient un dernier test de volonté. À quelques kilomètres de l’arrivée, il prend la tête de sa catégorie et ne la lâche plus. Il franchit la ligne en 4h30’39, visage marqué mais sourire éclatant. À 40 ans, il devient champion du monde Ironman 70.3 dans sa catégorie d’âge.

Catégories :
Cyclisme

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