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D’anciens champions du monde quittent les tournois prématurément, tandis que des adolescents battent des records sans la moindre retenue. Le fameux Littler-effect symbolise cette évolution fulgurante.

La gloire s’estompe pour les anciens champions du monde

À eux deux, Raymond van Barneveld et Peter Wright totalisent sept titres mondiaux, mais ils n’ont joué aucun rôle majeur lors de ce Championnat du monde. Les deux icônes ont été éliminées avant Noël, face à des adversaires sans grand renom.

Van Barneveld (58 ans) a été sorti dès son entrée en lice. Son average était correct, mais mentalement, le Néerlandais est apparu fragile. Aujourd’hui 36e à l’Order of Merit, il a reconnu après coup que la retraite n’était pas une option. Pas seulement pour des raisons sportives, mais aussi financières, il se sent obligé de continuer.

Peter Wright traverse un déclin similaire. Le double champion du monde continue d’expérimenter avec son matériel, sans succès durable. Avec des moyennes qui tombent régulièrement sous les 80 points et un classement autour de la 30e place mondiale, « Snakebite » n’inspire plus la crainte d’autrefois. Même certains collègues s’interrogent ouvertement sur la durée de sa carrière.

© John Patrick Fletcher/Photo News

Les fléchettes se sont radicalement rajeunies

Autrefois sport de trentenaires et de quadragénaires, les fléchettes sont aujourd’hui dominées par des joueurs de vingt ans, voire des adolescents. Un champion du monde âgé de dix-huit ans aurait été inimaginable il y a encore peu. À titre de comparaison, Phil Taylor disputait une finale mondiale à 57 ans.

Cette évolution avait commencé plus tôt. Michael van Gerwen et James Wade ont percé jeunes, Dimitri Van den Bergh a remporté son premier major à 26 ans. Gian van Veen et Josh Rock ont eux aussi décroché de grands titres très tôt. L’âge moyen au sommet ne cesse de baisser.

De nouveaux talents sans aucune crainte

Derrière la génération actuelle, une nouvelle vague est déjà prête. Dans les catégories jeunes, des noms comme Cam Crabtree, Charlie Manby et Beau Greaves se distinguent. Mitchell Lawrie, récemment champion du monde chez les juniors, est considéré comme le prochain grand talent.

Ce qui caractérise ces joueurs, c’est leur insouciance. Ils ne se laissent pas impressionner par les grands noms ou les palmarès prestigieux. Sans pression ni bagage mental, ils jouent libérés. Un contraste frappant avec les joueurs plus âgés, qui doivent composer avec le classement, les revenus et les responsabilités familiales.

© Adam Davy/Photo News

Littler, catalyseur d’une nouvelle ère

Luke Littler a accéléré cette transformation. Sa percée fulgurante et ses moyennes élevées inspirent une nouvelle génération de fléchettistes à travers le monde. Les formations deviennent plus professionnelles et les jeunes joueurs affichent déjà des moyennes proches de 100.

Le président de la PDC, Barry Hearn, résume la situation sans détour : les valeurs établies sont face à un choix. S’adapter ou céder la place. Le changement générationnel est irréversible — et le rythme n’a jamais été aussi élevé.

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